Arrêtez d’écouter votre petite voix. Elle vous ment.
Nous allons vous dire quelque chose d’un peu improbable, attention : ce que vous pensez N’EST PAS la vérité.
C’est un peu étrange de se dire ça. Toute notre vie, nous avons estimé que ce qu’il se passait dans notre tête était l’ultime vérité, que c’était “notre vérité”, que ça définissait qui nous étions. Cette petite voix qui “pense” de façon autonome, c’était justement notre “vrai nous”, notre vraie nature. Et si en fait, ce n’était pas le cas ?
Les neurosciences nous ont appris que nous disposons en fait de 3 cerveaux distincts :
- Le cerveau reptilien
- Le cerveau limbique
- Le cerveau néocortical
A quoi servent ces différents cerveaux ?
Le cerveau reptilien est votre cerveau “de base” ou cerveau de survie. Schématiquement, il pense à manger, dormir, vous reproduire. Le bas de la pyramide de Maslow. Les besoins nécessaires à votre survie.
Le cerveau limbique est votre cerveau “réflexe”, ou cerveau automatique : il applique ce que vous avez appris à travers votre éducation, vos exemples, etc. La plupart de vos réactions quotidiennes ne sont pas sources de réflexions. Par exemple, au passage piéton : le petit bonhomme est rouge, je m’arrête. Je n’ai pas besoin de réfléchir pour contrôler mon mouvement, ça se fait en mode “automatique”.
Le cerveau néocortical est le niveau le plus avancé, votre cerveau conscient : c’est votre voix intérieure réfléchie. Ce sont les réflexions que vous maîtrisez.
Comment savoir quel cerveau est en action ?
Faites l’exercice : votre tête est TOUT LE TEMPS remplie de plein de choses différentes. Vous pensez sans cesse. Votre cerveau est tout le temps occupé à analyser et penser de nombreuses choses. Majoritairement, c’est votre cerveau automatique qui gère. Parfois cependant, vous avez une voix intérieure que vous semblez maîtriser. Quand vous vous raisonnez vous-même par exemple. Le grand classique : “j’aurais dû dire ça”.
Vous avez donc ce que l’on appelle vos “deux voix internes”. La voix réfléchie est la vôtre : celle que vous maîtrisez. Mais une autre prend souvent la parole, et cherche à vous glisser des idées dans la tête, qui ne sont pas toujours les vôtres. Ou du moins, qui ne sont pas maîtrisées par vous.
Et cette voix, que l’on appelle “la petite voix”, a une très forte influence sur vous, sur vos comportements. Grâce au développement personnel, vous pouvez mieux vous connaître, et ainsi comprendre et gérer vos différentes émotions. Le premier exercice, peut-être le plus compliqué d’ailleurs, est de réussir à gérer cette petite voix.
Mais comment la maîtriser ?
Prenons un exemple : quelqu’un vous bouscule dans la rue. La petite voix réagit la première, puisqu’elle dépend du “cerveau réflexe” et vous pensez : “Elle aurait pu s’excuser de m’avoir poussé ! Je déteste ce genre de personne, ça m’énerve !”. Vous entendez cette pensée, insufflée par votre petite voix, et vous l’incarnez. Vous croyez ce qu’elle dit, et donc vous adaptez votre corps à cette pensée : vous voilà énervé(e). Vous ne vous rendez même pas compte de ce phénomène, tout cela se passe de façon inconsciente. Vous donnez du crédit à la petite voix, vous l’incarnez : elle a le pouvoir.
Prenons cette même situation, mais vous connaissez maintenant le processus de la petite voix, et comment elle vous manipule. Vous vous faites bousculer dans la rue. La petite voix, toujours plus rapide, vous met dans la tête la même pensée : “Elle aurait pu s’excuser de m’avoir poussé ! Je déteste ce genre de personne, ça m’énerve !”. Sauf que cette fois, vous vous en rendez compte. Vous l’entendez, et vous décidez de ne pas l’incarner. Votre cerveau néocortical entre en action, et vous pensez de manière consciente pour faire taire la petite voix : “Non, ce n’est pas grave, je ne vais pas dépenser de l’énergie à être énervé(e) contre une personne qui n’a peut-être même pas fait exprès de me bousculer”. Résultat : vous avez fait taire la petite voix, et vous avez repris le contrôle de vous-même, de vos pensées, et de votre corps.
La petite voix, c’est quand vous laissez un de ces personnages prendre la parole, sans en avoir conscience. #MauvaiseIdée
Cet exercice peut sembler simple et naïf comme ça. Mais il est en fait très difficile, car il demande un éveil de la conscience, que nous n’avons pas toujours été habitués à développer. Il demande de toujours questionner ce que nous sommes en train de penser, pour savoir si on est en train de subir l’influence de la petite voix, ou si nos pensées sont réfléchies. Des exercices de méditation peuvent vous aider à prendre conscience de vos pensées automatiques, et donc vous aider à reprendre le contrôle sur vos réactions.
C’est un chemin de longue haleine, qui demande beaucoup d’efforts au quotidien. Mais si vous apprenez à faire la différence entre la petite voix, et vous-même, vous ne serez plus “bloqué(e)” par vos réactions réflexes/automatiques. Et votre champ des possibles s’étendra d’autant plus.
Ce n’est pas la peine de chercher des solutions chez les autres : c’est en vous-mêmes que vous trouverez les moyens de devenir meilleur.