Delphine, ingénieure du son et compositrice, fait partie des 9% de femmes dans les emplois du son liés au spectacle vivant. Ce qu’elle aime dans son boulot, c’est l’alliance entre la technique, l’artistique et l’humain.
À son insu, elle représente une minorité de genre dans son métier, et elle est loin d’être seule dans ce cas.
Un grand nombre de postes sont automatiquement associés à un genre et connaissent pourtant un grand besoin de recrutement. On observe de fortes croyances ancrées dans les mentalités qui réduisent les opportunités professionnelles de chacun au moment de chercher sa vocation.
Pour lutter contre ce phénomène, Pôle emploi a mis en place en 2019 un dispositif d’accompagnement qui se concentre sur la mixité des métiers et pousse les demandeurs d’emplois à élargir leur possibilités professionnelles.
Dans cette même lignée, nous avons découvert l’initiative “Fais pas genre” qui met en lumière ces personnes qui, sans le chercher particulièrement, font la différence comme Delphine. Afin de déconstruire les clichés sur les métiers instinctivement genrés, Pôle emploi Ile-de-france en partenariat avec l’Afdas a donné la parole à ces hommes et femmes qui changent la donne, à travers une exposition accessible sur internet. Nous pouvons y découvrir 20 portraits, et les écouter à partir d’un podcast dans lequel chacun se confie sur son activité. L’exposition multimédia “Fais pas genre” se concentre sur le secteur de l’audiovisuel, du spectacle vivant, des loisirs et du cinéma.
Dans les métiers du spectacle vivant, la parité est loin d’être gagnée :
- 7% de femmes dans les emplois du son
- 11% de femmes dans les emplois de la lumière et de l’électricité
- 88% de femmes dans les emplois de costume
- 86% de femmes dans les emplois de la coiffure, du maquillage et des masques
- 65% de femmes dans les emplois administratifs
Au fil des portraits, nous découvrons des danseurs, des scénaristes, des maquilleurs, des techniciens, des compositeurs, des musiciens, des responsables technique, des scriptes, et bien d’autres encore. Ils se sont tous volontairement tournés vers ces métiers, et vivent aujourd’hui de leurs passions.
Anaëlle est responsable technique d’une exploitation cinématographique chez UGC. Ce qui l’a fait vibrer dans son métier c’est la diversité des tâches et le savoir-faire technique du bâtiment. Elle est cadre et pourtant, on ne lui accorde pas naturellement cette étiquette “parce que c’est une femme”.
Herehau, costumier, fait partie des 11% d’hommes à travailler dans la création des costumes de spectacles. Lorsqu’il s’exprime sur ses motivations pour faire ce qu’il aime, il parle de confiance en soi, d’obstination et de courage :
“Je pense qu’il ne faut pas avoir peur […]. Il faut avoir une certaine sensibilité personnelle qu’il ne faut pas avoir peur d’exprimer, parce que c’est en étant soi-même que l’on peut avancer au mieux.”
Marie, réalisatrice, parle à son tour de son métier en évoquant :
“Ce n’est pas qu’il n’y a pas de femmes réalisatrices, mais c’est que l’on en parle pas. C’est différent.” Elle est depuis toujours fascinée par l’image, les photos et les films.
Ce n’est qu’un échantillon de ces parcours qui inspirent, et font vibrer les lignes imaginaires qui séparent les sexes. Grâce à ce type d’initiative, beaucoup peuvent trouver la force de contourner les stéréotypes et les idées reçues. Car au travail comme dans nos vies, notre genre ne doit représenter en aucun cas un frein à nos envies. Et ces personnes ouvrent le champ des possibles pour les générations à venir, en leur donnant des rôles modèles qui s’affranchissent de ces stéréotypes de genre.