Objectif Parité

C’est une fille ou un garçon ? Mini guide de l’éducation anti-sexiste

By 1 juin 2022 No Comments

“En tant qu’il existe pour soi, l’enfant ne saurait se saisir comme sexuellement différencié. Chez les filles et les garçons, le corps est d’abord le rayonnement d’une subjectivité, l’instrument qui effectue la compréhension du monde : c’est à travers les yeux, les mains, non par les parties sexuelles qu’ils appréhendent l’univers.” (Le Deuxième Sexe, 1949)

Simone de Beauvoir nous le rappelle, les enfants se caractérisent par cette absence d’empreinte sociétale.

Si un enfant n’est alors vraisemblablement pas en demande d’identification de genre, comment observer les biais auxquels il fait face ? Et surtout, comment s’en affranchir ?

 

Chez les Épaulettes, ce sujet nous tient particulièrement à cœur. Confrontées de manière concrète aux stéréotypes de genres dans l’enfance, nous réalisons combien il faut garder un œil attentif et lutter contre les rayons genrés par les couleurs ; les jouets adaptés selon le sexe ; les critères d’apparence ; etc.

Entre 0 et 6 ans, un enfant va passer par des étapes essentielles dans l’incarnation de son genre. 

  • La catégorisation

Il s’agit de la qualification naturelle de l’environnement de l’enfant selon le sexe féminin et masculin. Tout y passe : les personnes, les animaux, les jouets, les objets, etc.

  • La prise d’exemple

L’enfant va alors prendre conscience des genres selon la répartition des rôles de chaque personne présente dans son quotidien. Ces observations se font aussi à travers les livres, les films, les jeux, etc.

  • Le renforcement

L’enfant commence à agir selon les analyses qu’il a faites tout au long du processus. Le monde qui l’entoure va également influencer son comportement.

L’enfant va reproduire à la fois ce qu’il observe du monde et ce que ses parents projettent sur lui. D’où l’importance de l’accompagner dans une vision du monde plus inclusive (les schémas familiaux, les orientations sexuelles, les apparences, etc) à travers les livres, les jeux, les films, qu’on lui propose.

Cet accompagnement se fait en deux temps.

Repérer les biais de genre

 

En tant que parent, vous pouvez commencer par questionner les représentations que vous proposez à votre enfant. Par exemple, les dessins animés Disney traditionnels alimentent le sexisme, la grossophobie et le racisme.

Les biais de genre touchent également l’éveil par le jeu des enfants. Un garçon sera plus encouragé à jouer à des jeux stimulant sa créativité et sa logique (légo, kapla, etc), tandis que les filles seront amenées vers des jeux de reproductions sociales (dinette, barbie, poupée, etc). 

Il y a, pour finir, une distinction faite dans la façon de parler à un enfant qu’il s’agisse d’une fille ou d’un garçon. Il a été prouvé qu’à partir du moment où les parents connaissent le sexe de l’enfant à naître (autour du 5ᵉ mois de grossesse), la façon de s’adresser au fœtus est différente. Si c’est une fille, on va la qualifier de douce, jolie, gentille. Si c’est un garçon, on va le qualifier de fort, drôle et courageux.

De plus, en psychologie de l’enfant, il a été prouvé que les enfants tendent à incarner ce que leurs parents disent d’eux. Ayez donc conscience des stéréotypes que vous projetez parfois inconsciemment sur votre enfant. Ils sont déterminants pour son développement personnel. 

 

Agir contre les biais de genre

 

  • Variez les représentations que vous proposez à votre enfant. Par exemple, en lui offrant des livres de la maison d’édition inclusive On ne compte par pour du beurre. Netflix a sorti une série de dessins animés inclusifs et stimulants, “Ridley Jones”. Cette proposition compte un personnage non binaire et un schéma familial homosexuel. 

 

  • Proposez tout type de jeux à votre enfant, laissez-le explorer sa créativité. Faites l’effort de dépasser vos propres stéréotypes. Ce n’est pas grave de laisser votre garçon mettre du vernis à ongle ou votre fille enfiler de déguisement de Superman. Le jeu inclusif Khaleidoscope touche des sujets primordiaux à tout âge comme le harcèlement, le vivre ensemble et le rapport à soi. 

 

  • Modifiez votre façon de parler à votre enfant en ne commençant pas vos phrases par “tu es sage” “tu es peureux” ou par des injonctions comme “sois gentille” “sois fort”. À la place, parlez de votre ressenti dans des situations précises “j’ai trouvé que tu avais été très gentille avec cet enfant” “je t’ai trouvé très courageuse chez le docteur”. 

 

Le 1er juin, nous fêtions tous les parents à travers leur journée internationale. Quelque soit votre manière d’éviter les biais de genre, vous faites de votre mieux ! 

L’important, c’est que chacun prenne conscience de ses propres biais pour accompagner nos enfants dans la création d’un monde plus tolérant, bienveillant et inclusif. N’oublions pas, nos petits sont les générations futures et vous êtes les meilleurs parents possibles pour eux !

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